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Posts Tagged ‘enseignants-chercheurs’

ldellus

Depuis plus de deux mois, un grand mouvement de protestation secoue le monde universitaire en opposition à une série de réformes de Valérie Pécresse. Ce mouvement, lancé par les enseignants, a été rejoint et massifié par la mobilisation étudiante aux quatre coins du pays.

La réforme du statut des enseignants-chercheurs est le plus médiatique des projets contestés. La volonté de rendre les chercheurs corvéables à merci par les présidents d’université, qui pourraient décider à la fois de leur temps d’enseignement et de leur avancement, révèle une conception dangereuse de l’enseignement supérieur. En effet, en considérant que les mauvais chercheurs doivent passer plus de temps en classe, on fait de l’enseignement une punition.

La contestation porte aussi sur la question de la réforme du recrutement des maîtres et des enseignants. Ce changement porte en lui une volonté tacite de faire des économies sur le dos des étudiants. Le démantèlement des IUFM, en supprimant l’année de stage rémunérée, freine la démocratisation de la profession et retire le peu d’apprentissage pratique qui subsistait dans cette formation, alors même que tous s’accordent sur la nécessité d’en rajouter.

La réforme de l’allocation des moyens universitaires est également très inquiétante, d’autant plus qu’elle est peu abordée malgré son rôle central dans les réformes. Alors que les moyens financiers mis à disposition des universités dépendent pour une grande part aujourd’hui de leur effectif inscrit et de leurs projets d’avenir (plans quadriennaux), celui de l’université que nous propose le gouvernement se base principalement sur des critères de performance (nombre d’étudiants présents aux partiels, taux de réussite, nombre de chercheurs publiant…). Ce type de financement accentuerait les inégalités entre filières, entre facs. Ce n’est ni plus ni moins qu’une mise en concurrence des universités, une logique qui donne toujours moins aux facs qui ont le plus besoin d’aide.

Enfin, alors que la crise ne fait que renforcer la précarité étudiante, l’inaction gouvernementale est criante. Le gouvernement refuse de remonter le niveau des aides et leur nombre, alors qu’un étudiant sur deux se salarie pour financer ses études ! Le coût, pour l’Etat français, des exonérations fiscales engendrées par la demi-part que représente un étudiant dans une famille imposable est supérieur au coût que représentent les bourses accordées pour les étudiants des familles les plus défavorisées…

En deux mois, étudiants et professeurs ont, ensemble, remporté des victoires. La réforme du recrutement des enseignants a été reculée d’un an. L’avancement des enseignants-chercheurs sera déterminé conjointement par la CNU (composée d’universitaires) et les présidents d’université, et leurs heures d’enseignement imposées dépassant le volume normal de leur contrat compteront comme des heures supplémentaires. Ainsi, il ne sera plus intéressant de les utiliser à outrance. Pour autant, nous ne pouvons nous en satisfaire. L’allocation des moyens et la précarité grandissante restent les deux inquiétudes majeures pour l’UNEF.

Après les deux grandes dates du 29 janvier et du 19 mars, la mobilisation peut encore engranger des avancées. Pour cela, il y a un moyen simple : tous dans la rue le 1er mai, aux côtés des salariés

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1. REFORME DU STATUT DES ENSEIGNANTS CHERCHEURS: CE QUI CHANGE POUR LES ETUDIANTS

Valérie Pécresse à travers sa réforme du statut des enseignants-chercheurs laisse la liberté aux universités de moduler elles-mêmes le temps d’enseignement et de recherche des enseignants-chercheurs.  Ce changement de statut marque un nouveau désengagement politique de l’Etat dans le pilotage des universités.

L’annonce de cette réforme a allumé le feu dans les universités, la quasi unanimité de la communauté universitaire a condamné le décret fixant les nouveaux statuts. En effet la réforme prévoit :

  • que les carrières des enseignants-chercheurs ne soient plus gérées par l’Etat mais par les présidents d’universités, laissant la place à l’arbitraire et au clientélisme.
  • Ces mêmes présidents d’universités gèrent  la répartition des heures de travail entre recherche et enseignement (ils fixent eux-mêmes le temps d’enseignement et de recherche).

Au-delà des questions liées aux statuts des enseignants chercheurs, cette réforme va affaiblir le service public d’enseignement supérieur et s’inscrit dans un contexte de pénurie budgétaire, et va donc  faire subir des conséquences négatives sur les conditions d’études des étudiants.

La mise en concurrence des universités.

Le lien formation/recherche est un des éléments qui permet de garantir la qualité de nos diplômes. Or la réforme ne permet pas à toutes les universités d’assurer leur mission de recherche. En effet, dans le cadre de la réforme, seuls les grandes universités disposant d’assez de postes d’enseignants pourront assurer leurs activités de recherche, alors que la majorité d’entre elles devra gérer la pénurie et concentrer les postes sur les activités d’enseignement. La conséquence : les grandes universités, qui pourront mettre en avant leur activité de recherche délivreront des diplômes de qualité, les autres seront considérés comme des universités de seconde zone. Pour les étudiants la conséquence concrète est de voir des diplômes reconnus différemment sur le marché du travail, selon notre université d’origine.

Le gouvernement laisse les universités gérer la pénurie.

Chaque année, l’Etat fixe le nombre de postes de fonctionnaires dans les universités (enseignants et personnels). En 2008, pour la première fois depuis 15 ans, 900 postes ont été supprimés par le gouvernement Sarkozy.  En mettant en place la réforme du statut des enseignants chercheurs, l’Etat se dédouane de ses responsabilités, et aménage le statut des enseignants chercheurs pour que les universités puissent gérer la pénurie. Les motivations de cette réforme sont claires : la ministre signifie aux universités qu’elles doivent elles-mêmes trouver les solutions pour pallier le manque de postes.

La mission d’enseignement dévalorisée !

La formation à la pédagogie des enseignants-chercheurs n’est toujours pas prise en compte. La réforme place la mission d’enseignement comme une punition pour les enseignants-chercheurs dont les travaux de recherche seront jugés insuffisants. Sans enseignants formés à la pédagogie et dont les missions d’enseignements sont précisées (suivi personnalisé des étudiants, enseignant référent) les politiques de lutte contre l’échec n’atteindront pas les objectifs escomptés.

Les étudiants exigent :

  • le rétablissement des 900 postes supprimés
  • Un plan de recrutement de 2 500 enseignants et personnels par an
  • Le retrait de la réforme du statut des enseignants chercheurs.

2. MASTERISATION: LES PROBLEMES POSES PAR LA REFORME

Le 2 juin 2008, Nicolas Sarkozy a tracé les grandes lignes de la réforme de la formation des enseignants réforme dite de « masterisation ». Si l’UNEF est favorable à la reconnaissance diplômante des 2 années de formation dispensées à l’IUFM, elle dénonce un projet guidé avant tout par une logique d’économies budgétaires conduisant à la suppression des IUFM et au désengagement de l’Etat dans la formation des enseignants.

– La réforme met fin à la rémunération de la 5eme année de formation
– La formation pratique et professionnelle disparait au détriment de la formation académique

Sous couvert d’un allongement d’un an de la durée de formation devant permettre une revalorisation des métiers, le gouvernement entend faire des économies sur le dos des étudiants. La disparition des IUFM couplée à la fin de la rémunération de l’année de fonctionnaire-stagiaire, permet au gouvernement de faire 480 millions d’euros d’économie sur le dos des étudiants.

Une remise en cause de la mixité sociale des enseignants.

La disparition des IUFM couplée au recrutement à bac+ 5 conduit à la suppression de la rémunération de la 2ème année de formation. Cela va à l’encontre de la nécessaire démocratisation de l’accès au métier d’enseignant : les étudiants auront une année d’étude supplémentaire à leur charge et ceux issus des catégories sociales les moins favorisées seront ainsi écartés du métier d’enseignant. L’UNEF dénonce cette mesure qui remet en cause l’accès du plus grand nombre au métier d’enseignant.

La suppression de toute formation professionnelle et pédagogique au métier d’enseignant.

En allongeant d’un an la durée d’étude des enseignants, le gouvernement semble avoir oublié que la deuxième année passée à l’IUFM constitue déjà une période de formation. Ce qui est en cause, c’est l’absence de reconnaissance diplômante des 2 années de formation au sein des IUFM et non le contenu actuel de la formation. En confiant aux universités le soin de construire les futurs masters ouvrant aux concours de l’enseignement, le gouvernement fait le choix de liquider la formation professionnelle dispensée au sein des IUFM, au profit d’une formation strictement disciplinaire : la force des IUFM repose sur une formation ancrée dans la pratique du métier d’enseignant. La motivation du gouvernement est avant tout idéologique, Nicolas Sarkozy semble plus préoccupé par la remise en cause des IUFM que par la qualité de la formation des enseignants. Résultat : les étudiants seront préparés aux concours de manière inégale d’une université à l’autre. Cette réforme suscite de nombreuses inquiétudes chez les étudiants, ce n’est pas avec un cursus de master disciplinaire, différent d’une université à l’autre, que l’on formera efficacement les futurs enseignants à la diversité des missions qui sont les leurs aujourd’hui.

Des premières annonces insuffisantes

Si les dispositifs proposés sont un 1er geste de prise en compte de la demande de mixité sociale dans l’accès aux métiers de l’enseignement, ils sont néanmoins insuffisants car ils concernent trop peu d’étudiants et sont d’un faible montant malgré les possibilités de cumuls. Alors que la suppression de la rémunération liée au statut de 24 000 fonctionnaires stagiaires en 2ème année d’IUFM permet au gouvernement d’économiser 480 millions, le total des mesures proposées ne représente qu’une enveloppe de 167 millions et ne fait donc pas oublier que cette réforme a pour objectif premier la réalisation d’économies budgétaires sur le dos des étudiants.  Ainsi, malgré les dispositifs proposés, entre 18 000 et 35 000 étudiants sur les 80 000 préparant les concours n’auront droit à aucun soutien financier. Pour 15 000 à 25 000 étudiants, le seul soutien financier sera le stage gratifié, soit 3000 € par an, ce qui est insuffisant pour vivre et très en deçà de ce dont bénéficient les fonctionnaires stagiaires (1310€ net pendant 12 mois). Cette réforme se fait donc à la baisse pour les étudiants.

Les étudiants exigent :

  • Le maintien de la rémunération lors de la 5eme année de formation.
  • Un cadrage national des masters de l’enseignement.
  • Le maintien des IUFM dans la formation des enseignants

3. NOUVEAU FINANCEMENT DES UNIVERSITES: LES UNIVERSITES MISES EN CONCURRENCE

Chaque année les universités reçoivent de la part de l’Etat, leur Dotation Globale de Fonctionnement, ce mode de financement est désormais modifié. Jusqu’à présent es DGF étaient calculées selon le nombre d’étudiants inscrits, selon les besoins de la filière et selon le nombre de mètres-carrés à entretenir… Désormais 20% de la DGF est calculé selon des critères de performance (taux insertion professionnelle, taux de réussite, nombre de chercheurs publiant), et 80% selon le nombre d’étudiants présents aux examens. Le financement à la performance des universités pose un problème dans le sens ou le financement sera plus conséquent pour les universités d’ores et déjà performantes. La réforme du financement aura pour conséquence directe d’accroitre les inégalités entre les universités et les étudiants en accentuant la concurrence. De plus, dans un contexte de pénurie, où les promesses budgétaires ne sont pas au rendez vous pour les universités et les étudiants, la ministre joue la carte de la provocation et soumet les budgets des facs à une logique de concurrence. La France est toujours en retard sur le financement de l’enseignement supérieur par rapport aux pays de l’OCDE, seul 2,12% du PIB est consacré pour les dépenses d’enseignement supérieur et de recherche contre les 3% promis par Nicolas Sarkozy.

Des financements calculés selon le nombre d’étudiants passant les examens.

Cette réforme est avant tout démagogique, et ne fait que stigmatiser les étudiants en les accusant de ne manquer de sérieux et de ne passer leurs examens. La mise en place de ce critère, va creuser les inégalités entre les établissements. Ce sont les universités accueillant un public en difficulté qui seront délaissées puisque leurs taux de « décrocheurs » (étudiants abandonnant leurs études en cours de route, et qui par conséquent ne passent pas leurs examens) seront plus importants. En effet, les étudiants décrochent avant tout faute de moyens pour financer leurs études, c’est pour ces raisons que les universités de banlieues et de proximité ont plus de décrocheurs, car le milieu social des étudiants est marqué avant tout par la précarité. Le mode de calcul du financement fait également peser la responsabilité de l’échec sur les étudiants, alors que l’échec incombe aujourd’hui au système et à son fonctionnement.    De plus, ce critère va aggraver la situation de pénurie budgétaire dans certains établissements, il place également les universités dans un système concurrentiel, qui peut mener les universités à sélectionner les étudiants selon leur potentiel à passer les examens.

20% du financement en fonction des performances des universités.

Désormais, les crédits alloués en fonction de critères liés à la performance représentent 20% de la totalité de la dotation. Les budgets des universités reposeront désormais en partie sur la réalisation d’objectifs (taux de réussite, taux d’insertion professionnelle, publication des enseignants-chercheurs), qu’elles n’ont pas forcément les moyens d’atteindre. Les universités sont mises en concurrence, seules celles qui rempliront leurs objectifs pourront bénéficier d’un budget à hauteur de leur besoin. Par ailleurs la prise en compte des taux d’insertion professionnelle dans le budget des universités est dangereuse. Les universités ne sont pas responsables du chômage. Selon leurs bassins d’emplois, les universités connaîtront des taux d’insertion pro différents, ce qui creusera les inégalités de financement entre les universités.

Le gouvernement met en place un enseignement à deux vitesses.

La réforme du financement des universités va donc permettre à l’Etat de financer différemment les universités et donc de créer un enseignement à deux vitesses. Au lieu d’encourager les universités qui auraient besoin d’aide pour assurer leur mission de service public, le gouvernement les pénalisent. Les universités remplissent une mission de service public d’Education, et par conséquent doivent être capables d’assurer partout leur mission d’enseignement et de recherche.

Les étudiants exigent :

  • Le retrait de la réforme des financements des universités.
  • Toutes les universités doivent être financées à hauteur de leurs besoins, sur la base de critères objectifs et transparents.

4. FACE A LA CRISE, TOUJOURS PLUS DE PRECARITE POUR LES JEUNES

Les étudiants subissent la précarité et la baisse du pouvoir d’achat qui poussent un grand nombre à être salarié au détriment de nos études. Face à la crise, les populations les plus fragiles sont en premières lignes. Parmi eux, les étudiants sont particulièrement touchés : depuis 2001, les dépenses obligatoires ont augmenté de 25% tandis que les aides directes n’ont augmenté que de 10%. Loin de répondre à la précarité étudiante, qui s’accentue avec la crise, le gouvernement aggrave encore les difficultés. Ainsi, à la rentrée, ce sont 9 étudiants sur 10 qui sont pénalisés par la baisse du pouvoir d’achat décidée par Valérie Pécresse.

De l’argent pour les étudiants !

Le gouvernement doit prendre la mesure de la précarité dans laquelle se trouvent les étudiants. Il est indispensable d’investir massivement de l’argent pour en finir avec la précarité étudiante. C’est pourquoi l’UNEF revendique la mise en place d’une allocation d’autonomie pour tous, selon la situation propre de l’étudiant (et pas celle des parents) et d’un montant suffisant pour ne pas être contraint au salariat. Nous demandons un plan d’action sociale qui comprenne une augmentation du nombre et du montant des bourses, ainsi que des aides au logement. Ce « plan d’action sociale » doit constituer une première étape vers un statut social de l’étudiant et une allocation d’autonomie.

Les étudiants exigent des mesures d’urgence :

  • un 10ème mois de bourse
  • augmentation du montant et du nombre des bourses

Lutter contre le chômage

Les jeunes sont aujourd’hui le premières victimes de la crise : 1 étudiant sur 5 sera au chômage à la sortie de ses études. Les différents plan de relance de Nicolas Sarkozy n’ont pas permis de répondre aux inquiétudes des jeunes et des étudiants. Alors que des milliards sont débloqués pour les banques, aucune mesure n’a été prise pour protéger notre génération du chômage de masse.

Les étudiants exigent des mesures pour lutter contre le chômage :

  • une aide à la recherche du premier emploi
  • le renoncement des suppressions de postes dans la fonction publique.

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