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Durant un an vos élus UNEF ont été force de propositions, de revendications et de mobilisations. Notre engagement au quotidien pour l’égalité des droits entre les étudiants et la  promotion de leur autonomie a encore fait ses preuves. Ce bilan de mandat vous propose de revenir sur les actions que nous avons menées comme sur nos propositions qui ont su rester fidèles à nos engagements. Bonne lecture !

Au niveau local, trois grands axes se dégagent de ce bilan de mandat : la lutte contre la sélection sociale, l’engagement pour l’autonomie des étudiants et contre la sélection, enfin, les questions pédagogiques.

Sélection sociale.

En proposant une réforme du concours:
L’examen d’entrée était porteur de biais sociaux importants : alors qu’un candidat issu d’une catégorie socioprofessionnelle défavorisée avait deux fois moins de chance de réussir qu’un candidat issu d’une catégorie favorisée, et qu’un un candidat parisien en avait 2,3 fois plus qu’un non-parisien, l’UNEF a obtenu grâce à la crédibilité de ses propositions et à vos signatures :
• L’organisation de l’examen d’entrée entre la fin des épreuves du Baccalauréat et les résultats afin de réduire l’influence des prépas d’été onéreuses et discriminantes.
• L’organisation des épreuves dans des campus délocalisés afin de réduire les coûts de déplacement pour les candidats.
• L’introduction d’une épreuve orale qui permet de diversifier les critères d’évaluation des candidats.
• Un rapprochement du contenu des épreuves de celui du Baccalauréat (Culture générale encadrée, un sujet d’histoire portant obligatoirement sur la période après 1945) afin de réduire l’influence des prépas à l’année.

En s’opposant à l’augmentation des frais d’inscription profondément injuste liée au projet « Sciences Po Objectif 2013 », l’UNEF a en contrepartie pu obtenir:
–  le gel des trois premières tranches de frais de scolarité pour les étudiants en Bachelor
–  la limitation du montant pour les étudiants hors-UE à non plus 9500 euros (Bachelor) et 13 000 euros (Master) mais 8500 et 12 000.
Mais surtout, en étant le seul syndicat à s’opposer à cette réforme, l’UNEF a su rester fidèle à ses principes comme à ses promesses. Cette augmentation va à l’encontre du principe d’autonomie de l’étudiant en indexant les frais sur les revenus des parents et en niant la situation des étudiants devenus indépendants. La réforme est d’autant plus scandaleuse que la hausse moyenne des frais s’élève à plus de 60%, et qu’elle institue une discrimination financière à l’encontre des étudiants étrangers non-européens, comme à l’encontre des étudiants en Master. Notons qu’un étudiant international boursier doit payer 12 000 euros aujourd’hui pour étudier à Sciences Po ! Sous couvert de justice sociale, cette réforme constitue ainsi une atteinte à la démocratisation de Sciences Po.

Autonomie et sélection

Pour pallier au manque d’information concernant l’orientation en Master et la sélection déguisée entre premier et second cycles, l’UNEF s’est battue pour que les étudiants puissent faire leurs choix d’orientation de manière libre et éclairée.
En Décembre, l’UNEF a obtenu l’accord de l’administration pour la mise en place au second semestre d’un Forum de l’orientation. Idée avancée par nos élus, ce forum permettra à tous les étudiants de deuxième année, quel que soit leur campus,  d’être informés des différents programmes de Master au cours d’une journée d’échange avec des professeurs et des élèves de toutes les filières.
Alors que chacun devrait pouvoir s’orienter dans le Master de son choix (Article 34 du règlement de la scolarité), l’UNEF a dû réagir au mois de Juillet 2009 afin que l’école de la Communication accueille 3 étudiants qui avaient été à l’origine  « recalés » par un processus de sélection déguisé et illégal.
Les « vacances » ont également été marquées par l’obtention d’un droit depuis longtemps revendiqué par l’UNEF pour les étudiants de Prep’ENA. Grâce à la mobilisation de l’UNEF, ils peuvent désormais bénéficier d’une bourse du CROUS, au même titre que tout autre étudiant.

Questions pédagogiques

L’UNEF milite pour une pédagogie renouvelée, innovante et diversifiée, qui laisse aux étudiants l’autonomie nécessaire pour devenir les acteurs principaux de leur scolarité.
Deux points essentiels ont marqué l’action de l’UNEF tout au long du mandat 2009 :
La réforme des langues, votée en mai 2009, consacrait déjà l’autonomie de l’étudiant devant sa formation, le développement des cours en tutorat et la réduction des effectifs en cours de langue. Néanmoins, insatisfaits de ce que nous avions pu obtenir, nous n’avons pas cessé de nous mobiliser et d’ouvrir des discussions sur ces questions. Dès la rentrée 2009-2010, nous avons ainsi obtenu l’accès facilité à la deuxième langue, et ce dès le niveau 3. Plus récemment, une pétition de 600 signatures nous a permis de négocier la gratuité de l’IELTS en master et la mise en place de critères assouplis pour les actuels M2, en ce qui concerne l’obtention ou non de leur diplôme en cas d’échec à la certification externe.
En réaction au remplacement de certains cours en présentiel par du e-learning et devant l’augmentation des effectifs de promo, il a semblé nécessaire à l’UNEF de rappeler le droit fondamental de tout étudiant à bénéficier d’une place en amphi. Grâce à la mobilisation des étudiants, animée et relayée par les militants et les élus UNEF, le syndicat a obtenu les premiers dédoublements d’amphis pour la rentrée 2009-2010. Les modules fondamentaux d’histoire, d’actualisation en institutions politiques et d’économie des étudiants de première année ont été concernés.

L’UNEF un syndicat National…

Concilier en permanence batailles nationales et revendications locales est fondamental pour l’UNEF,  les conditions d’études et de vie des étudiants pouvant être améliorées à toutes les échelles. Dès lors, l’UNEF, en plus de ses victoires à l’IEP, a obtenu des avancées nationales majeures.
• Septembre 2009 : Le gouvernement met fin aux stages hors-cursus qui permettaient aux entreprises de remplacer à bon compte des salariés en CDD ou CDI par de jeunes diplômés, alors précarisés puisque non-rémunérés. L’UNEF, pour la juste reconnaissance des diplômes, s’est félicitée de ce décret, complété depuis par l’obligation de rémunération des stages en cours de formation.
• Depuis 5 ans, l’UNEF revendique en chaque début d’année l’obtention d’un 10e mois de bourse. Cette revendication était plus que légitime : hausse continue du coût de la vie pour les étudiants (notamment avec le logement), mais surtout 70% des étudiants qui reprennent désormais les cours en Septembre. En Octobre 2009, N. Sarkozy annonce enfin la création d’un versement de  bourse supplémentaire au mois de Septembre. La persévérance et les pétitions ont encore fait leurs preuves.

… Efficace et au service des
étudiants !

Si l’UNEF est aujourd’hui la première force syndicale étudiante à Sciences Po  comme dans la majorité des universités en France, c’est parce  que, tout au long de l’année, ses militants se mobilisent au quotidien, toujours dans l’objectif d’être efficaces au service des étudiants.

En tant que syndicat, notre premier devoir est l’information. Parce qu’informer un étudiant de ses droits, c’est lui donner les moyens de les défendre, nous avons organisé dès le début de l’année des réunions de pré-rentrée sur tous les campus et édité le « guide de l’étudiant à Sciences Po ». Par notre lettre des élus bimensuelle, notre présence militante, notre site internet, nos réunions hebdomadaires etc. nous tenons quotidiennement les étudiants au courant de l’actualité de l’IEP.
Les élus UNEF, en plus de siéger assidument à tous les conseils, sont particulièrement actifs dans les commissions. Ainsi, l’UNEF étant majoritaire en Commission de Suivi Social comme en Commission d’exonération des frais d’inscription des doctorants, de nombreux étudiants, dont la  situation sociale ou financière était devenue difficile, ont obtenu un réajustement du montant de leurs frais de scolarité.
L’UNEF se charge d’organiser la solidarité entre les étudiants, notamment en mettant en place au début de l’année une Bourse aux Livres qui fut cette année un grand succès, puisque plus de 700 livres ont été échangés à prix réduits entre étudiants. Mais l’UNEF se bat aussi contre toutes les discriminations, et a pris part à l’organisation de la Journée de la femme, la Journée mondiale de lutte contre le SIDA et le Festival Etudiant Contre le Racisme à Sciences Po.

Qu’est-ce que l’UNEF ?

L’Union Nationale des Etudiants de France, première organisation étudiante, est le seul syndicat présent dans tous les établissements d’enseignement supérieur. Indépendante des partis politiques, des administrations comme des gouvernements, elle intervient pour informer, défendre, organiser la solidarité et représenter les étudiants quelle que soit leur filière ou leur origine. L’UNEF a aussi vocation à intervenir sur les sujets de société comme la lutte contre l’extrême droite ou les discriminations.

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Cela fait plusieurs années que l’UNEF revendique l’instauration d’un 10ème mois de bourse pour couvrir les dépenses étudiantes du mois de septembre soit enfin tombé. Vous avez peut-être signé il y a quelques semaines notre pétition pour le pouvoir d’achat étudiant, et – la preuve que l’action collective paye- nous avons enfin été entendus !


argent

Il reste néanmoins à concrétiser application de ce 10e mois de bourse. Le président a en effet évoqué la nécessité d’allonger l’année universitaire. Nicolas Sarkozy ignore t-il que les étudiants travaillent déjà en septembre ? Depuis la réforme LMD, plus de 75% des étudiants (en université, CPGE, IUT, STS) reprennent désormais les cours avant le 15 septembre sans toucher d’aide. Et les activités pédagogiques (réunion de prérentrée, accueil des étudiants) exigeant la présence d’étudiants débutent en septembre dans plus de 90% des universités! Pour les boursiers, c’est donc travailler plus pour être aidé moins ! Pour que 500 000 boursiers perçoivent de 160€ à 460€ en plus chaque année, l’UNEF demande que les moyens nécessaires à la mise en œuvre de ce 10ème mois de bourse soient votés par le Parlement à l’occasion du débat budgétaire pour une mise en œuvre immédiate de cette mesure.

Alors que 23% des étudiants renoncent à des soins pour raisons financières, l’UNEF se félicite du doublement du montant de l’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé (qui passe de 100 à 200 euros). En revanche, l’UNEF craint que peu d’étudiants en bénéficie du fait de la nécessité de disposer d’une déclaration fiscale indépendante. L’UNEF demande son versement sous la forme de « chèque santé » aux étudiants afin de prendre en compte leur autonomie.

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L’enquête de l’UNEF sur le pouvoir d’achat des étudiants et les conditions de la rentrée, réalisée pour la 5ème année consécutive, démontre que la situation sociale des étudiants continue de se détériorer et que leur pouvoir d’achat est en forte baisse : le coût mensuel de la vie étudiante, aides déduites, augmente de 3,2% en moyenne pour l’ensemble des étudiants, d’après l’analyse de l’évolution du « Panier de l’étudiant  ».

Les dépenses étudiantes sont cette années tirées vers le haut principalement en raison de la hausse des dépenses obligatoires, dont les dépenses de logement (loyer à Paris : + 8,3% ; loyer en province : +3,3% ) et les frais obligatoires décidés par le gouvernement (frais d’inscription: +2% ; cotisation à la sécurité sociale étudiante: +1,5% ; prix du ticket de restauration universitaire: +1,7%).
L’effet de ces hausses est accentué par le contexte de déflation (- 0,7% sur un an selon l’INSEE). La baisse de certaines dépenses dans le budget des étudiants du fait de la déflation (alimentation notamment) ne permet pas de compenser ces augmentations.

Septembre, le mois de toutes les galères sans bourse et sans aide au logement

Alors que l’année s’annonce difficile, c’est au cours du mois de septembre que se concentrent les difficultés financières pour les étudiants. Le coût de la rentrée est particulièrement lourd et varie de 750€ à plus de 2200€ selon les situations. Les difficultés sont notamment liées à la recherche de logement à et aux frais d’installation. Alors que 75% des étudiants effectuent désormais leur rentrée avant le 15 septembre, ils n’ont droit à aucune bourse en septembre et ne bénéficient pas d’aide au logement le mois de leur installation.

L’UNEF demande à Valérie Pécresse des mesures immédiates pour faire face à l’urgence sociale

Alors que le président de la République déclarait en janvier que l’année 2009 serait « l’année de la vie étudiante » , la rentrée universitaire sera placée sous le signe d’une précarité accrue des étudiants.

Alors que le montant des bourses pour 2009 n’est toujours pas connu, l’UNEF rappelle que la valeur des bourses a chuté de 3%   depuis 2001. Dans un contexte de crise économique, alors que les familles sur lesquelles pèse le financement des études vont rencontrer plus de difficultés et que trouver un travail à côté de ses études va être plus difficile, l’augmentation des renoncements ou des abandons d’études pour raisons financières est à craindre. Or, les étudiants sont les grands oubliés des mesures anticrises du gouvernement!  

Malgré la demande de gel des dépenses obligatoires, Valérie Pécresse a fait le choix d’augmenter les frais d’inscription et du prix du ticket de restauration universitaire pour la rentrée. La Ministre dispose pourtant des leviers pour enrayer cette dégradation du pouvoir d’achat étudiant et pour donner aux étudiants les moyens de faire face aux conséquences de la crise.

Valérie Pécresse doit prendre toute la mesure de la dégradation de la situation sociale des étudiants. L’UNEF demande des mesures d’urgences qui prennent effet dès le mois de septembre :
–    une revalorisation du montant des bourses pour 2009 de 10%, afin de rattraper la baisse continue de la valeur des bourses depuis 2001 (-3%) et de permettre aux étudiants de faire face à leurs dépenses qui ont évoluées depuis cette période.
–    la création d’un 10ème mois de bourse en septembre pour les 500 000 étudiants boursiers qui doivent aujourd’hui faire face aux dépenses de la rentrée sans le moindre soutien de l’Etat.
–    la revalorisation du montant des aides au logement pour tous les étudiants, dont le montant n’a évolué que de 17 € depuis leur création en 1994 quand les loyers ont plus que doublé.L’UNEF entend interpeller la Ministre de l’Enseignement supérieur Valérie Pécresse sur cette situation lors d’une prochaine rencontre.

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1. REFORME DU STATUT DES ENSEIGNANTS CHERCHEURS: CE QUI CHANGE POUR LES ETUDIANTS

Valérie Pécresse à travers sa réforme du statut des enseignants-chercheurs laisse la liberté aux universités de moduler elles-mêmes le temps d’enseignement et de recherche des enseignants-chercheurs.  Ce changement de statut marque un nouveau désengagement politique de l’Etat dans le pilotage des universités.

L’annonce de cette réforme a allumé le feu dans les universités, la quasi unanimité de la communauté universitaire a condamné le décret fixant les nouveaux statuts. En effet la réforme prévoit :

  • que les carrières des enseignants-chercheurs ne soient plus gérées par l’Etat mais par les présidents d’universités, laissant la place à l’arbitraire et au clientélisme.
  • Ces mêmes présidents d’universités gèrent  la répartition des heures de travail entre recherche et enseignement (ils fixent eux-mêmes le temps d’enseignement et de recherche).

Au-delà des questions liées aux statuts des enseignants chercheurs, cette réforme va affaiblir le service public d’enseignement supérieur et s’inscrit dans un contexte de pénurie budgétaire, et va donc  faire subir des conséquences négatives sur les conditions d’études des étudiants.

La mise en concurrence des universités.

Le lien formation/recherche est un des éléments qui permet de garantir la qualité de nos diplômes. Or la réforme ne permet pas à toutes les universités d’assurer leur mission de recherche. En effet, dans le cadre de la réforme, seuls les grandes universités disposant d’assez de postes d’enseignants pourront assurer leurs activités de recherche, alors que la majorité d’entre elles devra gérer la pénurie et concentrer les postes sur les activités d’enseignement. La conséquence : les grandes universités, qui pourront mettre en avant leur activité de recherche délivreront des diplômes de qualité, les autres seront considérés comme des universités de seconde zone. Pour les étudiants la conséquence concrète est de voir des diplômes reconnus différemment sur le marché du travail, selon notre université d’origine.

Le gouvernement laisse les universités gérer la pénurie.

Chaque année, l’Etat fixe le nombre de postes de fonctionnaires dans les universités (enseignants et personnels). En 2008, pour la première fois depuis 15 ans, 900 postes ont été supprimés par le gouvernement Sarkozy.  En mettant en place la réforme du statut des enseignants chercheurs, l’Etat se dédouane de ses responsabilités, et aménage le statut des enseignants chercheurs pour que les universités puissent gérer la pénurie. Les motivations de cette réforme sont claires : la ministre signifie aux universités qu’elles doivent elles-mêmes trouver les solutions pour pallier le manque de postes.

La mission d’enseignement dévalorisée !

La formation à la pédagogie des enseignants-chercheurs n’est toujours pas prise en compte. La réforme place la mission d’enseignement comme une punition pour les enseignants-chercheurs dont les travaux de recherche seront jugés insuffisants. Sans enseignants formés à la pédagogie et dont les missions d’enseignements sont précisées (suivi personnalisé des étudiants, enseignant référent) les politiques de lutte contre l’échec n’atteindront pas les objectifs escomptés.

Les étudiants exigent :

  • le rétablissement des 900 postes supprimés
  • Un plan de recrutement de 2 500 enseignants et personnels par an
  • Le retrait de la réforme du statut des enseignants chercheurs.

2. MASTERISATION: LES PROBLEMES POSES PAR LA REFORME

Le 2 juin 2008, Nicolas Sarkozy a tracé les grandes lignes de la réforme de la formation des enseignants réforme dite de « masterisation ». Si l’UNEF est favorable à la reconnaissance diplômante des 2 années de formation dispensées à l’IUFM, elle dénonce un projet guidé avant tout par une logique d’économies budgétaires conduisant à la suppression des IUFM et au désengagement de l’Etat dans la formation des enseignants.

– La réforme met fin à la rémunération de la 5eme année de formation
– La formation pratique et professionnelle disparait au détriment de la formation académique

Sous couvert d’un allongement d’un an de la durée de formation devant permettre une revalorisation des métiers, le gouvernement entend faire des économies sur le dos des étudiants. La disparition des IUFM couplée à la fin de la rémunération de l’année de fonctionnaire-stagiaire, permet au gouvernement de faire 480 millions d’euros d’économie sur le dos des étudiants.

Une remise en cause de la mixité sociale des enseignants.

La disparition des IUFM couplée au recrutement à bac+ 5 conduit à la suppression de la rémunération de la 2ème année de formation. Cela va à l’encontre de la nécessaire démocratisation de l’accès au métier d’enseignant : les étudiants auront une année d’étude supplémentaire à leur charge et ceux issus des catégories sociales les moins favorisées seront ainsi écartés du métier d’enseignant. L’UNEF dénonce cette mesure qui remet en cause l’accès du plus grand nombre au métier d’enseignant.

La suppression de toute formation professionnelle et pédagogique au métier d’enseignant.

En allongeant d’un an la durée d’étude des enseignants, le gouvernement semble avoir oublié que la deuxième année passée à l’IUFM constitue déjà une période de formation. Ce qui est en cause, c’est l’absence de reconnaissance diplômante des 2 années de formation au sein des IUFM et non le contenu actuel de la formation. En confiant aux universités le soin de construire les futurs masters ouvrant aux concours de l’enseignement, le gouvernement fait le choix de liquider la formation professionnelle dispensée au sein des IUFM, au profit d’une formation strictement disciplinaire : la force des IUFM repose sur une formation ancrée dans la pratique du métier d’enseignant. La motivation du gouvernement est avant tout idéologique, Nicolas Sarkozy semble plus préoccupé par la remise en cause des IUFM que par la qualité de la formation des enseignants. Résultat : les étudiants seront préparés aux concours de manière inégale d’une université à l’autre. Cette réforme suscite de nombreuses inquiétudes chez les étudiants, ce n’est pas avec un cursus de master disciplinaire, différent d’une université à l’autre, que l’on formera efficacement les futurs enseignants à la diversité des missions qui sont les leurs aujourd’hui.

Des premières annonces insuffisantes

Si les dispositifs proposés sont un 1er geste de prise en compte de la demande de mixité sociale dans l’accès aux métiers de l’enseignement, ils sont néanmoins insuffisants car ils concernent trop peu d’étudiants et sont d’un faible montant malgré les possibilités de cumuls. Alors que la suppression de la rémunération liée au statut de 24 000 fonctionnaires stagiaires en 2ème année d’IUFM permet au gouvernement d’économiser 480 millions, le total des mesures proposées ne représente qu’une enveloppe de 167 millions et ne fait donc pas oublier que cette réforme a pour objectif premier la réalisation d’économies budgétaires sur le dos des étudiants.  Ainsi, malgré les dispositifs proposés, entre 18 000 et 35 000 étudiants sur les 80 000 préparant les concours n’auront droit à aucun soutien financier. Pour 15 000 à 25 000 étudiants, le seul soutien financier sera le stage gratifié, soit 3000 € par an, ce qui est insuffisant pour vivre et très en deçà de ce dont bénéficient les fonctionnaires stagiaires (1310€ net pendant 12 mois). Cette réforme se fait donc à la baisse pour les étudiants.

Les étudiants exigent :

  • Le maintien de la rémunération lors de la 5eme année de formation.
  • Un cadrage national des masters de l’enseignement.
  • Le maintien des IUFM dans la formation des enseignants

3. NOUVEAU FINANCEMENT DES UNIVERSITES: LES UNIVERSITES MISES EN CONCURRENCE

Chaque année les universités reçoivent de la part de l’Etat, leur Dotation Globale de Fonctionnement, ce mode de financement est désormais modifié. Jusqu’à présent es DGF étaient calculées selon le nombre d’étudiants inscrits, selon les besoins de la filière et selon le nombre de mètres-carrés à entretenir… Désormais 20% de la DGF est calculé selon des critères de performance (taux insertion professionnelle, taux de réussite, nombre de chercheurs publiant), et 80% selon le nombre d’étudiants présents aux examens. Le financement à la performance des universités pose un problème dans le sens ou le financement sera plus conséquent pour les universités d’ores et déjà performantes. La réforme du financement aura pour conséquence directe d’accroitre les inégalités entre les universités et les étudiants en accentuant la concurrence. De plus, dans un contexte de pénurie, où les promesses budgétaires ne sont pas au rendez vous pour les universités et les étudiants, la ministre joue la carte de la provocation et soumet les budgets des facs à une logique de concurrence. La France est toujours en retard sur le financement de l’enseignement supérieur par rapport aux pays de l’OCDE, seul 2,12% du PIB est consacré pour les dépenses d’enseignement supérieur et de recherche contre les 3% promis par Nicolas Sarkozy.

Des financements calculés selon le nombre d’étudiants passant les examens.

Cette réforme est avant tout démagogique, et ne fait que stigmatiser les étudiants en les accusant de ne manquer de sérieux et de ne passer leurs examens. La mise en place de ce critère, va creuser les inégalités entre les établissements. Ce sont les universités accueillant un public en difficulté qui seront délaissées puisque leurs taux de « décrocheurs » (étudiants abandonnant leurs études en cours de route, et qui par conséquent ne passent pas leurs examens) seront plus importants. En effet, les étudiants décrochent avant tout faute de moyens pour financer leurs études, c’est pour ces raisons que les universités de banlieues et de proximité ont plus de décrocheurs, car le milieu social des étudiants est marqué avant tout par la précarité. Le mode de calcul du financement fait également peser la responsabilité de l’échec sur les étudiants, alors que l’échec incombe aujourd’hui au système et à son fonctionnement.    De plus, ce critère va aggraver la situation de pénurie budgétaire dans certains établissements, il place également les universités dans un système concurrentiel, qui peut mener les universités à sélectionner les étudiants selon leur potentiel à passer les examens.

20% du financement en fonction des performances des universités.

Désormais, les crédits alloués en fonction de critères liés à la performance représentent 20% de la totalité de la dotation. Les budgets des universités reposeront désormais en partie sur la réalisation d’objectifs (taux de réussite, taux d’insertion professionnelle, publication des enseignants-chercheurs), qu’elles n’ont pas forcément les moyens d’atteindre. Les universités sont mises en concurrence, seules celles qui rempliront leurs objectifs pourront bénéficier d’un budget à hauteur de leur besoin. Par ailleurs la prise en compte des taux d’insertion professionnelle dans le budget des universités est dangereuse. Les universités ne sont pas responsables du chômage. Selon leurs bassins d’emplois, les universités connaîtront des taux d’insertion pro différents, ce qui creusera les inégalités de financement entre les universités.

Le gouvernement met en place un enseignement à deux vitesses.

La réforme du financement des universités va donc permettre à l’Etat de financer différemment les universités et donc de créer un enseignement à deux vitesses. Au lieu d’encourager les universités qui auraient besoin d’aide pour assurer leur mission de service public, le gouvernement les pénalisent. Les universités remplissent une mission de service public d’Education, et par conséquent doivent être capables d’assurer partout leur mission d’enseignement et de recherche.

Les étudiants exigent :

  • Le retrait de la réforme des financements des universités.
  • Toutes les universités doivent être financées à hauteur de leurs besoins, sur la base de critères objectifs et transparents.

4. FACE A LA CRISE, TOUJOURS PLUS DE PRECARITE POUR LES JEUNES

Les étudiants subissent la précarité et la baisse du pouvoir d’achat qui poussent un grand nombre à être salarié au détriment de nos études. Face à la crise, les populations les plus fragiles sont en premières lignes. Parmi eux, les étudiants sont particulièrement touchés : depuis 2001, les dépenses obligatoires ont augmenté de 25% tandis que les aides directes n’ont augmenté que de 10%. Loin de répondre à la précarité étudiante, qui s’accentue avec la crise, le gouvernement aggrave encore les difficultés. Ainsi, à la rentrée, ce sont 9 étudiants sur 10 qui sont pénalisés par la baisse du pouvoir d’achat décidée par Valérie Pécresse.

De l’argent pour les étudiants !

Le gouvernement doit prendre la mesure de la précarité dans laquelle se trouvent les étudiants. Il est indispensable d’investir massivement de l’argent pour en finir avec la précarité étudiante. C’est pourquoi l’UNEF revendique la mise en place d’une allocation d’autonomie pour tous, selon la situation propre de l’étudiant (et pas celle des parents) et d’un montant suffisant pour ne pas être contraint au salariat. Nous demandons un plan d’action sociale qui comprenne une augmentation du nombre et du montant des bourses, ainsi que des aides au logement. Ce « plan d’action sociale » doit constituer une première étape vers un statut social de l’étudiant et une allocation d’autonomie.

Les étudiants exigent des mesures d’urgence :

  • un 10ème mois de bourse
  • augmentation du montant et du nombre des bourses

Lutter contre le chômage

Les jeunes sont aujourd’hui le premières victimes de la crise : 1 étudiant sur 5 sera au chômage à la sortie de ses études. Les différents plan de relance de Nicolas Sarkozy n’ont pas permis de répondre aux inquiétudes des jeunes et des étudiants. Alors que des milliards sont débloqués pour les banques, aucune mesure n’a été prise pour protéger notre génération du chômage de masse.

Les étudiants exigent des mesures pour lutter contre le chômage :

  • une aide à la recherche du premier emploi
  • le renoncement des suppressions de postes dans la fonction publique.

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Et vous, vous voyez ça comment, Sciences Po en 2013? Voila clairement un des enjeux majeurs auxquels on peut résumer les élections étudiantes qui approchent.

En effet, Sciences Po Objectif 2013, le projet de planification pluriannuel de l’IEP proposé par la direction il y a quelques mois, est toujours d’actualité, et ce malgré la grogne montante chez les étudiants.

Ce projet pose de grands objectifs louables, et que nous ne pouvons que soutenir: acheter de nouveaux locaux, offrir d’avantage de places en bibliothèque, faciliter l’accès de Sciences Po aux étudiants handicapés, poursuivre l’ouverture à l’international, recruter d’avantage d’enseignants-chercheurs… Force est pourtant de constater que nombre de ces promesses enthousiasmantes restent floues, irréalistes, voire mensongères, noyées dans la langue de bois de la direction, et souffrent d’un cruel manque d’engagements concrets. Quelques exemples: le projet promet d’augmenter le nombre de places en bibliothèque. Or un coûteux agrandissement de celle-ci a déjà été engagé…et budgété. Faut-il comprendre que la direction en prevoit un deuxième afin d’ “obtenir un ratio nombre de place sur nombre d’etudiants conforme aux standards internationaux” – c’est è dire plus de 1000 places de consultation au 27 rue Saint Guillaume? Sur cette promesse comme sur d’autres, on attend de voir.Car enfin, si la direction s’avance le moins possible sur cette vision paradisiaque du futur de notre IEP; en revanche, l’augmentation massive des droits de scolarité, elle, est bien réelle. Et, à l’UNEF, nous nous y opposons, pour de nombreuses raisons.

Tout d’abord, l’argument de la “justice sociale”, ou encore de la “redistributivité” de la réforme ne tient pas, notamment parce que la nouvelle grille de frais n’est pas proportionnelle, les tranches du milieu payant une part de leur revenu beaucoup plus importante. En outre aucune nouvelle exonération n’accompagnera en réalité l’augmentation des frais d’inscription: la nouvelle tranche créee par le projet est caduque, puisque les étudiants concernés seront déjà boursiers du CROUS, donc exonérés « automatiquement » à Sciences Po, en vertu de la réforme des bourses récemment annoncée par Valérie Pécresse.

Deuxièmement, Sciences Po Objectif 2013 propose une honteuse discrimination, totalement injustifiée, envers les étudiants hors UE, dont les frais d’inscription resteraient forfaitaires et s’éleveraient jusqu’à 13 000 Euros. Quant à la différentiation bachelor/Master introduite (le projet propose que les masters payent, en moyenne, 1/3 plus cher), elle est tout aussi infondée, et porte en elle une logique dangereuse, menant  à une concurrence injustifiée entre les formations et,potentiellement, à une sélection à la sortie du premier cycle.

Enfin, nous refusons la logique-même de cette augmentation, qui pousse les étudiants à supporter une part croissante du financement de leurs études, au détriment du financement par l’Etat, incité à se désengager toujours plus, et se révèle structurellement incompatible avec la démocratisation que nous appelons de nos voeux à Sciences Po. En faisant ainsi peser le poids de l’enseignement supérieur uniquement sur ceux qui le fréquentent, on augmente le coût pour chaque étudiant, ce qui en empêchera certains de se lancer dans des études, mais on accrédite également le mythe selon lequel les études ne bénéficient qu’à celui qui les fait. Nous, à l’UNEF, nous n’avons pas peur de dire que toute la collectivité doit prendre part, selon le principe du « chacun selon ses moyens », au financement de l’enseignement supérieur, et y compris au financement de l’Institut d’Etudes Politiques: c’est toute la collectivité qui bénéficie de l’élévation du niveau de formation, c’est donc à toute la société de faire le pari de l’avenir, le pari de la formation de sa jeunesse.


Vous pouvez retrouver notre note d’analyse complète ici.

Voter UNEF, en ce mois de janvier, c’est donc choisir des élus qui refusent clairement cette réforme dangereuse, s’y opposent avec combativité (lancement d’un collectif interassociatif, rédaction d’une lettre ouverte a Richard Descoings, pétition…) et font du recul de l’administration sur ce point une de leurs priorités en 2009. C’est aussi exprimer massivement votre désir d’une autre vision pour Sciences Po 2013, celle d’un établissement ouvert, democratisé, et financièrement accessible pour tous. C’est choisir pour mener ce combat des élus qui ont fait leurs preuves, qui savent se montrer une force de proposition et allier en permanence des négociations constructives et un rapport de force solide pour faire progresser vos droits.

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Ensemble, nous pouvons obtenir un autre projet pour Sciences Po, alors votez UNEF!

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